Depuis l’avènement du Web, le terme « compétence numérique » a été largement synonyme de savoir-faire technique : savoir coder, savoir bâtir un site, savoir gérer des campagnes publicitaires en ligne. Les entreprises se sont lancées dans une course effrénée pour recruter ces spécialistes, ces « profils I » dotés d’une expertise profonde mais souvent verticale. Mais en 2025, une nouvelle révolution, aussi fulgurante que celle du web, est en train de rebattre entièrement les cartes : celle de l’intelligence artificielle générative.
L’arrivée d’outils comme ChatGPT, Midjourney ou GitHub Copilot dans le quotidien des professionnels n’est pas une simple évolution ; c’est un séisme. Elle ne rend pas les compétences numériques obsolètes, elle les « augmente ». Désormais, la valeur d’un talent ne réside plus seulement dans sa capacité à faire, mais dans sa capacité à faire faire à la machine, à la superviser, à la challenger et à intégrer ses productions dans une stratégie humaine cohérente.
Pour les entreprises, et notamment les PME, cette transition représente un défi majeur mais surtout une opportunité historique. Recruter ou former cette nouvelle génération de talents aux compétences « augmentées » n’est plus un avantage concurrentiel. C’est la nouvelle norme pour innover, performer et survivre.

La fin du spécialiste siloté : l’avènement des profils « Pi » (π)
Pendant des années, le marché a valorisé les profils « T » : une expertise profonde (la barre verticale du T) complétée par une bonne connaissance générale d’autres domaines (la barre horizontale). Un développeur qui comprenait les bases du marketing, ou un marketeur qui avait des notions de SEO technique.
L’IA nous propulse aujourd’hui vers un nouveau paradigme : le profil « Pi » (π). Ce talent ne possède plus une, mais bien deux expertises profondes, reliées par un socle de compétences transversales et stratégiques. La machine, l’IA, devient un troisième pilier qui décuple la puissance des deux autres.
Quelques exemples concrets de ces nouveaux profils « Pi » que les entreprises s’arrachent :
- Le Développeur-Stratège : Il ne se contente plus de pisser du code. Il utilise des outils d’IA comme Copilot pour accélérer sa production et automatiser les tâches répétitives, mais il consacre surtout son temps à l’architecture logicielle, à la sécurité (un pilier en soi) et à la manière dont la technologie peut résoudre un problème business concret. Sa deuxième expertise est la compréhension du produit et de la stratégie d’entreprise.
- Le Marketeur-Analyste : Il maîtrise les leviers d’acquisition classiques, mais il s’appuie sur l’IA pour générer des variations de campagnes, analyser des sentiments sur les réseaux sociaux à grande échelle et personnaliser les parcours clients en temps réel. Sa deuxième expertise est la Data Science, lui permettant de créer des modèles prédictifs et de transformer les données en décisions rentables.
- Le Designer UX/UI-Psychologue : Il peut utiliser des IA génératives d’images pour prototyper des interfaces à une vitesse inégalée. Mais sa véritable valeur ajoutée réside dans sa compréhension profonde de la psychologie cognitive et des biais comportementaux pour créer des expériences non seulement belles, mais addictivement efficaces. Sa deuxième expertise est la recherche utilisateur et l’analyse comportementale.
Ces profils hybrides sont le cauchemar des organigrammes traditionnels, mais le rêve de tout chef de projet innovant. Ils cassent les silos, accélèrent les cycles de production et apportent une vision globale indispensable.
[Image : Une illustration moderne et stylisée représentant un profil « Pi » (π). Les deux piliers verticaux pourraient être labellisés « Expertise Technique » et « Expertise Métier/Stratégie », tandis que la barre horizontale serait « Maîtrise de l’IA & Soft Skills ».]
Les trois dimensions de la compétence augmentée en 2025
Pour construire une équipe capable de naviguer dans ce nouvel environnement, les entreprises doivent chercher des talents qui maîtrisent trois strates de compétences complémentaires.
1. La maîtrise technique fondamentale (le socle incompressible)
N’ayons aucune illusion : l’IA ne remplace pas l’expertise, elle la sublime. On ne peut pas demander à une IA de concevoir l’architecture sécurisée d’une application si l’on ne comprend pas les principes de la cybersécurité. On ne peut pas évaluer la pertinence d’un code généré par une machine si l’on n’a jamais appris les bases du développement web.
Ce socle de compétences « dures » reste le point de départ non négociable. Il inclut :
- Le développement web et mobile : Comprendre la logique, la syntaxe et l’architecture des langages qui font tourner le monde numérique.
- La cybersécurité : Savoir protéger les données, les infrastructures et les utilisateurs est devenu une compétence critique à tous les niveaux.
- La gestion de la data : Savoir structurer, nettoyer et interroger des bases de données est la condition sine qua non pour pouvoir, ensuite, y appliquer de l’IA.
2. La littératie en intelligence artificielle (le levier de productivité)
C’est la compétence nouvelle qui change la donne. Il ne s’agit pas pour tout le monde de devenir un ingénieur en Machine Learning. Il s’agit d’acquérir une « littératie » :
- Savoir « prompter » : L’art de poser la bonne question à une IA pour obtenir le meilleur résultat est une compétence à part entière.
- Connaître les outils pertinents : Savoir quel outil d’IA utiliser pour quelle tâche spécifique (rédaction, image, analyse de données, code…).
- Avoir un esprit critique : Comprendre les limites des IA, leurs biais potentiels, et ne jamais prendre leurs résultats pour argent comptant. Le rôle de l’humain devient celui d’un éditeur, d’un curateur, d’un validateur exigeant.
- Intégrer les IA via les API : Pour les profils plus techniques, savoir connecter un service d’IA à un site web ou une application existante pour créer de nouvelles fonctionnalités.
Cette littératie en IA est le plus grand levier de productivité individuelle et collective depuis l’invention du tableur. L’ignorer, c’est accepter de travailler avec une main attachée dans le dos.
3. L’intelligence humaine et stratégique (le différenciateur ultime)
Paradoxalement, plus l’IA prend en charge les tâches techniques et répétitives, plus les compétences purement humaines (« soft skills ») deviennent précieuses. C’est ce qui fera toujours la différence entre une entreprise qui exécute et une entreprise qui innove. Ces compétences incluent :
- La vision stratégique (Product Management) : Aligner les possibilités technologiques avec les objectifs de l’entreprise et les besoins réels du marché.
- La créativité et la résolution de problèmes complexes : L’IA est un excellent exécutant, mais l’humain reste le maître pour poser des problèmes inédits et imaginer des solutions disruptives.
- L’intelligence émotionnelle et la communication : Animer une équipe, négocier avec un client, présenter une vision… Aucune IA ne peut remplacer la force d’une communication humaine authentique.
- L’éthique : Décider de ce qu’il est juste et responsable de faire avec la puissance de l’IA est, et restera, une prérogative humaine.
Le défi du recrutement : comment forger ces nouveaux talents ?
Le constat est clair : ces profils « Pi », à la fois experts, polyvalents, agiles et stratégiques, n’existent presque pas à l’état naturel sur le marché du travail. Le système éducatif traditionnel, souvent organisé en filières silotées, peine à produire ces talents hybrides.
Face à cette pénurie, les entreprises n’ont que deux solutions : la formation continue (upskilling) de leurs équipes actuelles, et le recrutement à la source, auprès des institutions qui ont compris cette mutation fondamentale. C’est précisément cette vision holistique et avant-gardiste qui est au cœur de la pédagogie d’une école web pionnière comme HETIC.
Fondée en 2001, HETIC a toujours eu dans son ADN cette culture de l’hybridation des compétences. Bien avant que le terme ne soit à la mode, l’école formait déjà des profils capables de dialoguer entre la technologie, le design et le business. Aujourd’hui, elle est en première ligne pour former les talents de l’ère de l’IA. Ses cursus, comme le Programme Grande Ecole (Bac+5, Titre RNCP niveau 7), ou ses Bachelors spécialisés en Développement Web, Webmarketing & UX, ou encore Data & IA, sont conçus pour créer ces fameux profils « Pi ».
En intégrant la technologie, la data, le marketing, l’UX et la stratégie au sein de chaque programme, HETIC ne forme pas des exécutants, mais des futurs leaders. Les classements le confirment, avec un Bachelor Webmarketing & UX classé N°1 et un Bachelor Développement Web classé N°2 par Eduniversal en 2025. Pour une entreprise, recruter un Héticien, c’est s’assurer d’intégrer un talent non seulement opérationnel, mais déjà câblé pour penser de manière transversale. Le taux d’insertion de 95% et le puissant réseau de 300 entreprises partenaires ne sont pas le fruit du hasard, mais la preuve d’une adéquation parfaite entre la formation dispensée et les besoins criants du marché.
Conclusion : investir dans l’humain augmenté
L’ère de l’intelligence artificielle n’est pas la fin du travail humain, mais la fin du travail en silo. La nouvelle frontière de la compétitivité ne se situe pas dans la technologie elle-même – qui devient une commodité – mais dans la capacité des équipes à l’utiliser de manière intelligente, créative et stratégique.
Pour les dirigeants, le défi est clair : cessez de chercher des spécialistes d’hier. Investissez dans les talents de demain. Cherchez ces profils hybrides, curieux, adaptables, capables de maîtriser à la fois la profondeur technique et la hauteur de vue stratégique. En cultivant et en recrutant ces compétences augmentées, vous ne ferez pas que préparer votre entreprise pour l’avenir ; vous lui donnerez les moyens de le construire.

Originaire de Belgique, Mélanie Dorval est diplômée d’un Master en Communication réalisé à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve. Elle a d’abord passé 7 années à prendre soin des clients de l’agence digitale Kim Communication Limited, en tant que directrice commerciale de la société. Ensuite, l’agence ayant pris la décision de recentrer ses activités sur l’Hébergement Web, Mélanie accepte de co-fonder EasyHoster, une jeune entreprise offrant des solutions d’hébergement innovantes. Aujourd’hui, elle se consacre au développement d’EasyHoster, ainsi qu’à la satisfaction de ses clients.